Uros : un peuple d'Amérique Latine menacé d'extinction

 Posté par , 24 Juillet 2011 :: Bolivie

Les Uros (ou peuple Uru) sont un peuple dont les origines remontent à la période Incas, et qui vit sur un archipel de 40 îles flottantes artificielles créées à base de totora, une sorte de roseau, sur le Lac Titicaca, non loin de la ville de Puno, entre Pérou et Bolivie. La communauté Uros est composée de 3 principaux groupes : Uru-Chipayas, Uru-Muratos et Uru-Iruitos.

Les îles Uros s'élèvent à 3810 mètres au dessus du niveau de la mer.

Au recensement de 1997, on estimait la population Uros à environ 2000 personnes, mais seulement quelques centaines d'entre eux vivaient encore dans les îles. Les autres avaient rejoint la terre ferme pour se marier ou trouver du travail.

Lac Titicaca, Pérou

Un article du quotidien Anglais "the Guardian", daté du Vendredi 24 Avril 2009, explique pourquoi ce peuple est menacé d'extinction :
"Ils font partie d'un des plus anciens peuples des Andes, une culture qui a survécu pendant plus de 4000 ans dans les plaines du plateau Bolivien. Mais les Uru Chipaya, qui ont résisté aux Incas et à la conquête Espagnole, sont menacés d'extinction notamment à cause du changement climatique.

Le chef de village, Felix Quispe, 62 ans, explique que la rivière qui leur a permis d'exister pendant des millénaires est en train de s'assécher.

"Autrefois il y avait de l'eau partout ici," dit-il, montrant la plaine aujourd'hui aride. "Il y avait des canards, des crabes, des roseaux. Je me souviens bien. Qu'allons-nous faire ? Nous sommes un peuple de l'eau."

Les Uru Chipaya, qui selon la légende sont des "êtres humides" plutôt que des êtres humains, pourraient bientôt être forcés de quitter leur habitat actuel pour rejoindre les villes de Bolivie ou du Chili, assure Quispe. "Il n'y a plus d'herbe pour les animaux, plus de pluie. Plus rien. La sécheresse."

La tribu était connue pour vivre aux frontières d'un désert de sel, un paysage rude et inquiétant que même les Incas redoutaient, en arrosant le sol avec l'eau de la rivière. Maintenant que celle-ci s'est asséchée, de nombreux membres des Uru Chipaya ont émigré, abandonnant les quelques 2000 habitants du village de Santa Ana et des environs.

"Nous n'avons plus rien à manger, c'est pour ca que nos enfants s'en vont," dit Vicenta Condori, 52 ans, habillé en costume traditionnel. Ses 2 enfants sont au Chili.

Certains membres de la tribu affirment que c'est la négligence du culte de leurs divinités qui est à l'origine de leur situation. Le chef a insisté pour qu'il y ait plus d'offrandes et de respect des coutumes traditionnelles. "Notre futur est entre nos mains," dit-il.

Les scientifiques disent eux que la montée des températures s'est accélérée depuis la disparition des glacier des Andes, en Bolivie, Colombie, Equateur et Pérou. [...]

Les Uru Chipaya accusent la communauté Aymara, qui vit un peu plus haut, en amont de la rivière, de détourner toujours plus d'eau de la rivière pour leurs propres besoins. "C'est une double cause : le changement climatique et la concurrence exacerbée. Les conséquences sont très graves et menacent notre culture. Je suis très inquiet," dit Alvaro Díez Astete, un anthropologiste qui a écrit un livre sur la tribu.

Avec tant de jeunes gens qui émigrent vers les villes, ou ils parlent l'espagnol, la langue Uru pourrait disparaitre en quelques générations. Certains Uru Chipaya craignent que la bataille pour la survie de leur culture soit déjà perdue. Les rues chaotiques de Santa Ana sont désertées et rien ne perturbe le calme des ces plaines asséchées qui furent autrefois des champs."

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