Région de Bruxelles-Capitale

 Posté par , 14 Novembre 2010 :: Belgique

La Région de Bruxelles-Capitale est l'une des trois Régions qui composent la Belgique. Elle dispose d'un territoire relativement réduit de 161 km², entièrement urbanisé à l'exception d'une trentaine de kilomètres carrés constitués par une partie de la millénaire forêt de Soignes (et dont le Bois de la Cambre n'est qu'une annexe), par le Domaine royal de Laeken et par une multitude d'espaces verts et d'étangs (surtout situés dans sa moitié est). Elle compte plus de 1,1 million d'habitants.

La fleur représentée sur le drapeau officiel de Bruxelles est un iris des marais, une plante sauvage qui poussait dans les terres marécageuses où s'implanta la ville historique, en 979.

Manneken-pis ou Petit Julien, petite statue en bronze d'un petit garçon en train d'uriner, situé dans le quartier Saint-Jacques à Bruxelles, en Belgique

La problématique Bruxelles

Bruxelles est une enclave majoritairement francophone entourée par la Région flamande, avec une tendance à s'étendre vers la périphérie de l'agglomération bruxelloise, périphérie qui dépend de la Région flamande, et non de la Région administrative de la Capitale. Parmi ces communes flamandes de la périphérie, plusieurs sont devenues majoritairement francophones depuis 50 ans (les communes à facilités de la périphérie) ce qui entraîne de nombreux problèmes communautaires de par l'absence de reconnaissance, telle que prévue par la Constitution belge, des minorités francophones en Flandre (une absence constitutionelle de reconnaissance qui existe d'ailleurs aussi en Wallonie, cette fois-ci vis-à-vis des minorités néerlandophones, à la différence que les néerlandophones ne sont majoritaires dans aucune commune wallonne à facilité linguistique).

Ainsi beaucoup de néerlandophones affirment qu'après avoir été francisée elle-même, la Région de Bruxelles-Capitale "francise" sa périphérie située en terre flamande. Toutefois il n'y a aucun processus d'assimilation des néerlandophones des communes périphériques et c'est uniquement la démographie des habitants déjà francophones qui induit que ceux-ci se retrouvent majoritaires dans certaines communes.

Lors de la mise en place des trois régions, les nationalistes flamands considérant que Bruxelles est une terre flamande se trouvaient confrontés au problème de la création d'une Région de Bruxelles. Depuis, cette situation cristallise une partie des tensions communautaires notamment suite au découpage de la province du Brabant en une province flamande et une province wallonne.

Dès lors, pour les néerlandophones, Bruxelles-Capitale ne pouvait avoir de frontières trop larges et ne pouvait pas devenir une région comme les autres, avec le risque de voir deux régions francophones se réunir. Ils ont alors imposé une zone tampon entre Bruxelles et la Région wallonne en ayant une politique discriminatoire envers les francophones bien que ceux-ci soient majoritaires dans les communes de Drogenbos, Linkebeek, Wezembeek-Oppem, Kraainem, Wemmel et Rhode-Saint-Genèse. Les tensions furent portées au maximum lorsque des électeurs ont été interdits d'inscription sur les listes électorales (car francophones) par Anne Sobrie l'unique échevine néerlandophone de Rhode-Saint-Genèse (commune néerlandophone à facilités, située en Région flamande). Les nationalistes flamands ont organisé une marche pour l'indépendance flamande à Rhode-Saint-Genèse le 6 mai 2007.

C'est pourquoi les néerlandophones n'acceptèrent qu'en 1989 la création d'une région spécifiquement bruxelloise, à la condition qu'en contrepartie le bilinguisme y soit reconnu avec une représentation garantie pour la minorité néerlandophone et surtout la parité intégrale au niveau du gouvernement régional (avec le même nombre de ministres néerlandophones que francophones).

Les Bruxellois, quant à eux, voulaient la création d'une région centrale et, Bruxelles étant une ville de facto francophone, ils ne voulaient pas d'une parité linguistique pure et simple dans les organes politiques de cette région.
Le compromis de 1989 fut donc difficile à obtenir dans les deux communautés et est encore aujourd'hui source de tensions importantes entre les Flamands et les francophones.

En effet, outre cette opposition de principe entre néerlandophones de Flandre et de Bruxelles (d'une part) et francophones de Bruxelles et de Wallonie (d'autre part), Bruxelles présentait la particularité d'être le lieu de la centralisation politique et administrative de l'État.

À la fin des années 1960 et au début des années 1970, ce problème spécifique s'inscrivait dans celui, plus large, de l'existence de conceptions différentes à propos de la réforme de l'État. Déjà, en 1963, l'ancien arrondissement administratif de Bruxelles sera scindé en deux, créant d'une part l'arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale, et de l'autre celui de Hal-Vilvorde, prémice d'une régionalisation qui était à l'époque voulue surtout par des milieux wallons, tandis qu'en Flandre les partisans de l'autonomie la concevaient essentiellement comme culturelle : pourquoi régionaliser la prise de décision dans un État où ils étaient majoritaires ?

Vue plongeante sur la Grand-Place de Bruxelles, bordée par les maisons des corporations, l'Hôtel de Ville et la Maison du Roi (en néerlandais Broodhuis), Belgique

Le cœur du conflit au plan national était alors culturel, linguistique, économique et politique : la présence de deux communautés linguistiques concurrentes dont l'antagonisme provoquere par exemple, en 1968, l'Affaire de Louvain : les étudiants et les professeurs francophones de l'Université Catholique de Louvain furent contraints, par une minorité extrémiste de professeurs néerlandophones, de quitter le site et de partir s'installer ailleurs. Ce qui amena la création, en rase campagne de l'actuelle province de Brabant wallon, du campus francophone de l'Université Catholique de Louvain (UCL) à "Louvain-la-Neuve", qui devint une université totalement distincte de celle de Louvain (Leuven) qui, elle, prit le nom dès lors unique de Katholieke Universiteit Leuven (KUL). L'Université libre de Bruxelles (ULB), jusqu'alors elle aussi bilingue, éclata à la même époque donnant naissance à sa composante flamande Vrije Universiteit Brussel (VUB), depuis lors également totalement distincte.

Que va-t-il advenir de la Belgique et de Bruxelles dans les années qui viennent ? Difficile à dire.

En attendant, visitez Bruxelles et la Belgique sur Landolia.


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